vendredi 27 février 2009

NERVOUSSE BRIQUEDOUNE ?

Nous n'avons pas vu terre depuis huit jours, et n'en verrons pas avant une semaine (péninsule arabique et mer rouge), qui donc avait dit que "Patience et longueur de temps font mieux que force ni que rage " ? De toute façon nous n'avons plus la force, et il vaut mieux éviter la rage, alors...
Prenons les plaisanteries, par exemple. Les plaisanteries à table, je veux dire, celles qui s'adressent à tout le monde puisque tout le monde est là. Au début c'est un peu surprenant d'entendre la même chaque jour à chaque repas, avec les mêmes gestes. On commence par avoir de la complicité, c'est toujours sympathique quand quelqu'un fait le clown pour mettre un peu d'ambiance. Et le comique de répétition est un genre qui a ses exigences. Ce qui n'empêche qu'on va de la compréhension aux réticences et de la révulsion à l'accablement. Mais la préservation de la survie sociale maintient ses impératifs, alors on essaie de s'abstraire ! Je comprends pourtant mieux la règle monastique du silence aux repas.
Lenteur : notre cargo est certainement le plus lent de la flotte mondiale, tous ceux que nous voyons ici ou là nous dépassent tranquillement. Plusieurs fois des tortues ont croisé notre route, comme elles n'allaient pas dans le même sens que nous la comparaison est difficile mais les paris peuvent s'ouvrir. En fait nous sommes en avance sur notre calendrier, aucune raison de brûler plus de mazout que nécessaire, nous ne ramenons pratiquement aucun fret, à part une dizaine de conteneurs d'explosifs que personne d'autre n'a sans doute voulu embarquer, le captain dit qu'il n'a jamais vu cela.
La mer est sale : partout du plastique flotte entre deux eaux, absolument partout.
Bon, allez, on se secoue au lieu de grogner ! Comme dit le proverbe uruburu : "Tu l'as voulu tu l'as eu !"...

mardi 24 février 2009

LIQUIDITES

A force de regarder l'eau de divers océans il m'est venu une idée, mais je ne sais plus laquelle... Heureusement j'avais pris des notes, alors je peux quand même vous en parler. C'est un concept nouveau je crois, en tous cas je n'en n'ai trouve mention nulle part, pas même dans l'excellent livre d'Hugo Verlomme, le "Guide des voyageurs en cargo", indispensable lecture pour quiconque envisage ce type de voyage, mais ne nous égarons pas...
C'est quoi, déjà, ce nouveau concept ? Ah oui, je m'en souviens, c'est celui de "Pensée Liquide". Selon moi, quand on regarde trop d'eau pendant trop longtemps, le contenu du cerveau (qui fonctionne, comme chacun le sait, par imitation) se liquéfie et se répand doucement par les nombreux trous de la base du crâne, trous précisément décrits dans l'ouvrage fondamental d'anatomie de Jules Rouvière en trois forts volumes chez J.B. Baillère, Paris 1892. Tous les nerfs et vaisseaux cérébraux passent par ces trous, alors pourquoi pas la pensée quand elle se liquéfie ? C'est ce qui se produit quand par imbibition la cervelle devient elle-même une petite partie du grand univers liquide dans lequel elle se trouve. Ce qui confirme le théorème d'Archimède selon lequel tout corps fragile plongé dans un liquide pesant quelques milliards de tonnes en ressort écrabouille.
Si cette théorie (laquelle, déjà ? Bon, cela me revient) se vérifiait, cela expliquerait pourquoi les passagers d'un cargo deviennent taciturnes. On croit généralement que c'est parce qu'ils ont acquis une grande sagesse en bourlinguant, en fait c'est parce que leur pensée s'est liquéfiée. S'ils ne parlent pas c'est tout simplement qu'ils n'ont plus rien à dire, derrière leurs yeux délavés il n'y a plus que les fantômes des immenses océans vides et des flots moutonnant à l'infini...
De quoi je voulais vous parler, au fait ? Il faudrait que je retrouve mes notes mais je ne sais plus ou je les ai mises.

dimanche 22 février 2009

PIRATES D'ICI ET D'AILLEURS

Je n'ai pas vu les pirates des Caraïbes (je veux dire les films, il paraît qu'ils sont amusants) ni les pirates de Malacca, ils existent mais je ne les ai pas rencontrés.
Pendant trois jours, ou plus exactement trois nuits, le commandant a pris les mesures que prennent tous les navires, extrêmement nombreux, qui passent dans ce détroit. Dés la tombée de la nuit il est interdit de sortir sur les ponts, toutes les portes blindées sont fermées à l'aide de lourds volants, le "château" mérite alors bien son nom car il devient impénétrable. Pour le reste il y a quelques tuyaux à incendie fixés le long des bastingages, mais vu leur faible densité je ne vois pas à quoi ils pourraient servir d'autre qu'à rafraîchir les idées d'éventuels pirates. J'ai proposé de stocker les brocolis surgelés sur le pont le plus haut, pour bombarder les assaillants (et du même coup nous débarrasser de ce foutu légume), mais l'idée n'a pas été retenue. Au demeurant il faudrait être un pirate mal informé, idiot ou vraiment débutant, pour s'en prendre à notre vieux petit cargo qui devrait normalement recevoir la plus basse des notes dans le guide de la piraterie.
En revanche j'ai pu constater sur tous les marchés du Pacifique ou de l'Asie les bonnes performances des DVD pirates. Il y en a partout, ils coûtent environ deux euros les trois. La vidéothèque du bord en est pleine, ils sont tous en anglais avec des sous-titres en chinois, thaï ou vietnamien. Il y a aussi un sous-titrage en anglais, soi-disant pour les malentendants. J'ai essayé plusieurs fois, en pensant que cela m'aiderait à comprendre. Mais alors grosse surprise, tous ces sous-titres sont écrits par des gens qui ne savent pas un traître mot d'anglais ! Ils font une traduction phonétique de ce qu'ils croient entendre.
Par exemple "Be careful" est traduit par "Be carrefour" et "her modesty" par "Her Majesty". Il n'y a jamais de sous-titres en français, cela pourrait être drôle, mais il y a sans doute dans cette partie du monde moins de francophones que d'anglophones sourds.
Pourtant tout cela c'est de la petite flibuste, à coté de ce que je lis dans les livres ("Gommorra" ou "Fast food nation") ou les journaux grappillés aux escales. Les vrais grands pirates, depuis longtemps, ne gagnent plus leur vie à la sueur de leur front.

samedi 21 février 2009

MALAISE EN MALAISIE

Bon je sais, c'est facile, très facile, comme jeu de mots pour un titre. Mais d'une part au bout de plus de trois mois et pour la dernière escale je pense pouvoir me laisser un peu aller, d'autre part ce n'est pas totalement gratuit, jugez-en vous-même.
Nous sommes restés un jour et demi en Malaisie, nos quais se trouvant à Port-Klang. Première visite d'une demi-journée à Klang, ancienne capitale du royaume, décrite par le guide Lonely Planet (je cite mes sources) comme une "jolie petite ville tranquille". Le rédacteur n'y a sans doute jamais mis les pieds, ou alors à l'avant-dernier siècle, car je n'y ai vu que des autoroutes en béton, des HLM en béton, et d'énormes mosquées en construction, en béton aussi mais recouvertes de divers matériaux clinquants. Au milieu de tout cela des rues commerçantes poussiéreuses ou même les vendeurs indiens sont mal aimables, c'est dire ! Courage, fuyons...
Le lendemain visite d'un jour à Kuala-Lumpur la capitale, à une heure d'un paysage dominé par des autoroutes... voir plus haut. Peu à peu une ville ultra-moderne émerge entre les méandres des noeuds routiers, les banques et les grands hôtels remplacent les HLM. Ce qui n'est pas bouffé par le béton ressemble encore à de la nature, parfois sauvage, parfois bien aménagée en parcs. Des petits centres commerciaux fleurissent sous les piliers des autoroutes, ils vendent par milliers des fausses montres de grandes marques pour quelques dizaines de dollars. Les fameuses tours jumelles Pétronas (la compagnie pétrolière du pays) sont très impressionnantes. Elles hébergent un centre commercial de luxe extrême où les grandes marques de montres vendent par dizaines leurs modèles pour quelques milliers de dollars. Partout plein de grues, apparemment il reste encore des endroits où couler du béton.
Vous l'aurez compris je préférais Singapour.
Retour au cargo pour environ 35 jours de mer, en commençant par la suite du détroit de Malacca.

lundi 16 février 2009

2 JOURS A SINGAPOUR

Que dire d'une si grande ville ? Tout est dans les guides, tout se trouve sur Internet...
J'ai fait des kilomètres à pied dans des rues où le climat moyen est celui d'une grande buanderie, j'ai pris plein de bus et le métro. Tout fonctionne admirablement, les habitants sont gentils, en deux jours je n'ai pas vu l'ombre d'un policier.
Est-ce la société de l'avenir ? Multiculturelle et multiconfessionnelle, mélange sans heurts apparents. On passe de Chinatown à Little India vers le quartier arabe puis le marché malais. Tous les costumes sont dans les rues. Toutes les formes de culte sont ouvertement pratiquées, les églises chrétiennes, les temples hindoux, les pagodes chinoises et les mosquées musulmanes se succèdent. Il y a aussi un grand temple maçonnique décoré d'immenses équerres et compas.
Des groupes de centres commerciaux d'un luxe incroyable dévorent des rangées entières de maisons traditionnelles, petits immeubles de deux étages tres colorés.
On peut manger tout et n'importe quoi, le plat le plus célèbre est un curry de tête de poisson, une grande tête avec de gros yeux globuleux qu'il est du dernier chic de gober goulument en faisant gloups ! J'avoue ne pas avoir eu le courage d'essayer.
Un magnifique jardin botanique cultive des orchidées par milliers, elles ont toutes les tendres couleurs possibles. On y trouve aussi d'énormes plantes carnivores, elles attendent patiemment les mouches comme les centres commerciaux attendent le chaland, en les attirant avec des bonnes odeurs et des couleurs brillantes.
Je me suis acheté un assortiment complet de pinceaux et de bâtonnets de couleurs chinoises, ainsi qu'un manuel d'initiation à la susdite peinture, cela devrait pouvoir servir pendant les 40 jours sans escale de notre retour.
Avant de partir nous avons quitté notre quai pour aller nous ancrer dans une zone réservée aux chargements dangereux, nous y avons transbordé une dizaine de conteneurs d'explosif, je préférais quand c'était des oignons ou des noix de coco. Pour les sponge et les broccolis j'hésite...
Nous allons traverser le détroit de Malacca vers Port-Klang en Malaisie, c'est une zone de pirates, je parlerai plus tard de nos précautions. Si je le faisais maintenant ils pourraient le lire et ces précautions ne serviraient à rien, faut quand même pas nous prendre pour des débiles !
Port-Klang est tout près de Kuala-Lumpur, j'espère que nous aurons le temps d'aller y jeter un oeil sur les fameuses tours jumelles et le reste, pour l'instant rien n'est très clair a ce sujet.

mercredi 11 février 2009

COQUILLAGES ET CORAUX

Nous avons encore une matinée à quai. Ce n'est pas assez pour aller en ville, et puis je crois avoir épuisé les découvertes que peut offrir General Santos au vagabond superficiel que je me trouve être.
Il me reste les petits bouts de plage qui entourent notre quai. J'y suis passé chaque soir mais ce matin c'est marée basse, j'y retourne. Cette plage grise est dégueulasse et elle pue, mais j'y trouve beaucoup de jolis petits coquillages et de drôles de coraux ronds et plats, délicatement sculptés comme des têtes de champignons, ainsi que des fragments de corail rouge. La récolte est bonne.
Au retour je vois qu'il y a le long de notre bord un minuscule canot familial avec les parents et une ribambelle d'enfants, ils zonent par là depuis notre arrivée dans l'espoir de grappiller quelques déchets de notre formidable présence. Je décide de leur donner ce qu'il me reste de "pisos", environ 300, l'équivalent de six euros. C'est un petit pactole pour une famille pauvre, ici un fruit coute un piso, une heure d'autobus 25 et un kilo de poisson 100. Je mets les billets dans une bouteille en plastique, je hèle le canot du haut du pont, ils se rapprochent et je peux lancer ma bouteille à la mer. Ils la récupèrent et la planquent prestement sous un chiffon, puis ils sortent un gros coquillage et me le tendent pour me le donner. Je trouve un filin que je leur envoie, ils mettent le coquillage dans un récipient que je peux hisser avant de le leur rendre.
Le coquillage est magnifique mais il est vivant ! Il est occupé par une sorte de super-méga-bulot jaune tout baveux. Après réflexion je l'ai fait cuire dans ma bouilloire où il tenait tout juste, je me demande quel gout aura désormais le café que je me fais parfois ? Reste encore à le vider, en attendant je l'ai mis dans le petit frigo de ma cabine. Décidément c'était la journée naturaliste, qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour enrichir son cabinet de curiosités...
Puis nous avons repris notre route directement vers Singapour, deux petites escales en Malaisie ont été supprimées au dernier moment.
Nous arrivons en mer de Chine. Adieu Philippines.

mardi 10 février 2009

L'EMPIRE DU THON

C'est reparti pour un jour à General Santos (ne me demandez pas qui c'était ni ce qu'il a fait, je n'en sais rien).
Je commence par le port de pêche et un marché aux poissons, pas loin de notre embarcadère. Tout y est consacré au thon, du plus petit au plus grand qui a la taille et le poids d'un homme. Débarquement des bateaux aperçus hier, vente a la criée, nettoyage et découpage puis chargement dans des camionnettes, tout se passe rapidement, avec efficacité et propreté.
Un bus vers la ville, il est encore plus petit que celui d'hier, je suis obligé d'aller vers le fond à quatre pattes, à la grande joie des poissonnières qui quittent le marche avec des seaux pleins de poisson (si vous avez suivi vous savez lequel). Visiblement je les intéresse beaucoup, je finis par comprendre que la plus commère du groupe a des visées matrimoniales sur moi. Je montre mon alliance en disant "Sorry", bruyante déception générale. Le parcours se termine dans la bonne humeur, bien que nous soyons très entassés et tout recroquevillés.
Immense marché couvert ou s'intercalent les allées des dentistes, des poissonniers puis des manucures. Et des milliards de fruits et légumes. De l'autre côté de l'avenue c'est une plage très fréquentée, elle s'appelle sans surprise la "Tuna Beach and Park", en fait de parc il y a trois cocotiers faméliques. De nombreuses paillotes y servent a manger, dans les gaz généreux des pots d'échappement des autobus dont c'est aussi la gare centrale.
Je repars au hasard dans ce pandemoniun qui finit par m'être sympathique, je m'y suis habitué. Ici et la il y a des écoles d'où sortent des flopées de jeunes filles en longues jupes et chemisiers blancs immaculés, étudiantes, élèves-infirmières ou apprenties bonne-soeurs ? Je me demande comment elles arrivent à rester si propres.
J'aperçois une "Bookshop", en fait ce n'est qu'une papeterie. Un garde arme surveille l'entrée, il y en a devant beaucoup de boutiques. Il me fait le salut militaire quand j'entre et quand je sors, ça c'est du service !
Mes jambes qui avaient repoussé pendant la nuit sont à nouveau toutes usées, je regagne le bateau.
A suivre...

lundi 9 février 2009

C'EST L'ASIE

Nous sommes arrivés à General Santos (Philippines) par une belle fin d'après-midi, notre cargo s'est mis à quai juste à côté d'une usine de traitement du coprah, c'est là que nous allons décharger ce qui a été entassé dans nos cales aux escales précédentes. Comme c'est assez long nous resterons au moins deux jours. Il y a tout autour de grands bateaux multicolores à balanciers au profil de jonque, ils portent eux-mêmes une vingtaine de canots minuscules, ce sont eux qui vont pêcher a la ligne le thon avec un seul homme a bord.
Dès le matin suivant nous partons vers la ville qui est loin. Nous prenons l'un des autobus locaux, toutes petites caisses en bois avec des bancs. Ils sont très colorés, couverts d'enjoliveurs en tous genres. S'ils ont eu des amortisseurs c'était il y a longtemps. Le trajet sur des routes d'une banlieue industrieuse est long, d'innombrables échoppes et gargotes se succèdent, tout le monde travaille sous le soleil et dans la poussière, nous sommes arrivés en Asie.
D'immenses avenues surgissent et se croisent, cette ville semble n'avoir ni queue ni tête, elle mélange dans le désordre tous les types de constructions, de la cambuse en tôle et bambou jusqu'aux immeubles modernes en verre et béton, les banques évidemment. Mais tout ce qui est récent est déjà bien dégradé du fait de la lourde chaleur humide et faute d'entretien.
Le bus nous laisse quelque part dans ce chaos, des "tuktuk" prennent le relai, ce sont des triporteurs construits en métal et en bois autour d'une mobylette asthmatique, eux aussi sont peints de couleurs vives et portent des devises grandiloquentes en anglais ou espagnol. La circulation est anarchique mais chacun trouve son chemin sans précipitation ni heurts.
Nous allons chercher de la monnaie locale dans un centre commercial, le choc ! Immense supermarché parfaitement banal pour nous en sous-sol, boutiques de luxe et fast-food en pagaille dans les étages, climatisation outrancière. Le tout dans un bloc en béton fermé de toute part, l'entrée est controlée par des militaires et plein de gardes armés jusqu'aux dents.
Dans ce centre je trouve une librairie mais il n'y a aucun plan de la ville, il n'y passe jamais de touristes et les gens d'ici semblent ne pas en avoir besoin. Je prends successivement plusieurs tuktuk pour essayer de trouver un restaurant servant quelque poisson, les conducteurs ne parlent que le tagalog et me posent systématiquement devant un fast-food plus ou moins oriental. Comme cela je visite... Pour finir l'un d'entre eux me trouve un "Tuna Grill", juste ce que j'imaginais. Des familles y déjeunent avec plein d'enfants, les petites filles ont des robes jaunes ou roses avec des petits noeuds partout. Une énorme télé diffuse à plein volume un jeu imbécile, tout le monde rigole, même moi tant ils s'amusent.
Pour rentrer je trouve un taxi, mes jambes sont toutes ratatinées à force de marcher sous le soleil.
A suivre...

mercredi 4 février 2009

OEUF A LA COQUE

Nous sommes remontés au-dessus de l'équateur (pas de fête dans ce sens-la) et avons quitté le Pacifique pour ne plus sortir de l'hémisphère nord, adieu la Croix du Sud.
Nous traversons des mers aux noms lointains, mer de Salomon, mer de Bismarck, mer des Moluques, nous arrivons demain dans la mer des Célèbes pour relâcher dans le port de "Général Santos", tout au sud des Philippines. Pour combien de temps nul ne le sait, ce genre de question est tabou sous ces latitudes, en plus le commandant a l'air de mauvaise humeur, alors...
Seul événement notable de ces derniers jours : j'ai pris au petit déjeuner d'avant-hier un oeuf à la coque, le premier du voyage ! Parmi les passagers on en parle encore.