Nous sommes arrivés à General Santos (Philippines) par une belle fin d'après-midi, notre cargo s'est mis à quai juste à côté d'une usine de traitement du coprah, c'est là que nous allons décharger ce qui a été entassé dans nos cales aux escales précédentes. Comme c'est assez long nous resterons au moins deux jours. Il y a tout autour de grands bateaux multicolores à balanciers au profil de jonque, ils portent eux-mêmes une vingtaine de canots minuscules, ce sont eux qui vont pêcher a la ligne le thon avec un seul homme a bord.
Dès le matin suivant nous partons vers la ville qui est loin. Nous prenons l'un des autobus locaux, toutes petites caisses en bois avec des bancs. Ils sont très colorés, couverts d'enjoliveurs en tous genres. S'ils ont eu des amortisseurs c'était il y a longtemps. Le trajet sur des routes d'une banlieue industrieuse est long, d'innombrables échoppes et gargotes se succèdent, tout le monde travaille sous le soleil et dans la poussière, nous sommes arrivés en Asie.
D'immenses avenues surgissent et se croisent, cette ville semble n'avoir ni queue ni tête, elle mélange dans le désordre tous les types de constructions, de la cambuse en tôle et bambou jusqu'aux immeubles modernes en verre et béton, les banques évidemment. Mais tout ce qui est récent est déjà bien dégradé du fait de la lourde chaleur humide et faute d'entretien.
Le bus nous laisse quelque part dans ce chaos, des "tuktuk" prennent le relai, ce sont des triporteurs construits en métal et en bois autour d'une mobylette asthmatique, eux aussi sont peints de couleurs vives et portent des devises grandiloquentes en anglais ou espagnol. La circulation est anarchique mais chacun trouve son chemin sans précipitation ni heurts.
Nous allons chercher de la monnaie locale dans un centre commercial, le choc ! Immense supermarché parfaitement banal pour nous en sous-sol, boutiques de luxe et fast-food en pagaille dans les étages, climatisation outrancière. Le tout dans un bloc en béton fermé de toute part, l'entrée est controlée par des militaires et plein de gardes armés jusqu'aux dents.
Dans ce centre je trouve une librairie mais il n'y a aucun plan de la ville, il n'y passe jamais de touristes et les gens d'ici semblent ne pas en avoir besoin. Je prends successivement plusieurs tuktuk pour essayer de trouver un restaurant servant quelque poisson, les conducteurs ne parlent que le tagalog et me posent systématiquement devant un fast-food plus ou moins oriental. Comme cela je visite... Pour finir l'un d'entre eux me trouve un "Tuna Grill", juste ce que j'imaginais. Des familles y déjeunent avec plein d'enfants, les petites filles ont des robes jaunes ou roses avec des petits noeuds partout. Une énorme télé diffuse à plein volume un jeu imbécile, tout le monde rigole, même moi tant ils s'amusent.
Pour rentrer je trouve un taxi, mes jambes sont toutes ratatinées à force de marcher sous le soleil.
A suivre...
lundi 9 février 2009
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