dimanche 22 février 2009

PIRATES D'ICI ET D'AILLEURS

Je n'ai pas vu les pirates des Caraïbes (je veux dire les films, il paraît qu'ils sont amusants) ni les pirates de Malacca, ils existent mais je ne les ai pas rencontrés.
Pendant trois jours, ou plus exactement trois nuits, le commandant a pris les mesures que prennent tous les navires, extrêmement nombreux, qui passent dans ce détroit. Dés la tombée de la nuit il est interdit de sortir sur les ponts, toutes les portes blindées sont fermées à l'aide de lourds volants, le "château" mérite alors bien son nom car il devient impénétrable. Pour le reste il y a quelques tuyaux à incendie fixés le long des bastingages, mais vu leur faible densité je ne vois pas à quoi ils pourraient servir d'autre qu'à rafraîchir les idées d'éventuels pirates. J'ai proposé de stocker les brocolis surgelés sur le pont le plus haut, pour bombarder les assaillants (et du même coup nous débarrasser de ce foutu légume), mais l'idée n'a pas été retenue. Au demeurant il faudrait être un pirate mal informé, idiot ou vraiment débutant, pour s'en prendre à notre vieux petit cargo qui devrait normalement recevoir la plus basse des notes dans le guide de la piraterie.
En revanche j'ai pu constater sur tous les marchés du Pacifique ou de l'Asie les bonnes performances des DVD pirates. Il y en a partout, ils coûtent environ deux euros les trois. La vidéothèque du bord en est pleine, ils sont tous en anglais avec des sous-titres en chinois, thaï ou vietnamien. Il y a aussi un sous-titrage en anglais, soi-disant pour les malentendants. J'ai essayé plusieurs fois, en pensant que cela m'aiderait à comprendre. Mais alors grosse surprise, tous ces sous-titres sont écrits par des gens qui ne savent pas un traître mot d'anglais ! Ils font une traduction phonétique de ce qu'ils croient entendre.
Par exemple "Be careful" est traduit par "Be carrefour" et "her modesty" par "Her Majesty". Il n'y a jamais de sous-titres en français, cela pourrait être drôle, mais il y a sans doute dans cette partie du monde moins de francophones que d'anglophones sourds.
Pourtant tout cela c'est de la petite flibuste, à coté de ce que je lis dans les livres ("Gommorra" ou "Fast food nation") ou les journaux grappillés aux escales. Les vrais grands pirates, depuis longtemps, ne gagnent plus leur vie à la sueur de leur front.

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