mardi 17 mars 2009

COULEURS PRINTANNIERES

Il faut bien que je donne quelques nouvelles, sinon vous allez croire que notre vieux cargo perclus de rouille a coulé sans bruit quelque part dans une mer obscure, ou bien que nous sommes tous plongés dans une léthargie profonde en attendant l'arrivée... Eh bien, rien de tout cela !
D'abord le bateau n'est plus du tout rouillé, il est au contraire tout pimpant (bon, à condition que l'on ne regarde pas trop dans les coins). Les travaux des cadets, ainsi que du reste de l'équipage depuis qu'il n'y a plus d'escales, ont porté leurs fruits, toute la superstructure a été remise à neuf grâce à des flots de peinture verte, jaune ou blanche. Les passagers y ont aussi mis du leur en s'en collant partout. Malheureusement le white spirit ne fait pas partie de la dotation minimale de la marine marchande de Sa Gracieuse Majesté.
Côté paysages, depuis Suez, ce n'est pas terrible. Quelques profils montagneux se sont laissés voir du côté du Maghreb que nous avons longé à petite, très petite, vitesse. Puis le passage s'est rétréci pour devenir le détroit de Gibraltar. A notre grand regret sa traversée s'est faite en pleine nuit, notre captain préférant de toute évidence l'obscurité pour se glisser subrepticement d'une mer à l'autre. Aurions-nous, à part nos explosifs, quelque chose à cacher ?
Vers minuit le rocher de Gibraltar néanmoins perceptible faisait le gros dos sous la pleine lune, les guirlandes de lumière des villes du Maroc et de l'Espagne se faisaient de l'oeil, l'écran vert du radar montrait les traces dorées des très nombreux bateaux passant dans tous les sens.
Pendant ces quelques jours la méditerranée a pris toutes les nuances de sa riche palette, du gris ardoise des mauvais jours au bleu profond sous le soleil, un beau bleu qui n'appartient qu'à elle (et j'en ai vu, des beaux bleus dans l'eau, croyez-moi !).
Des joyeuses bandes de dauphins sont souvent venus nous escorter.

1 commentaire:

Unknown a dit…

Dommage pour Gibraltar. Vous venez de passer au dessus de l'Atlantide. Du temps ou la mer était plus basse, période glaciaire oblige.
Bientot de retour parmi nous et le plaisir de te revoir.
Amitiés
Didier