mardi 18 novembre 2008

PASSAGERS

Nous sommes douze, le maximum possible. Certain ont reservé il y a plus de deux ans...
Il y a deux couples, l'un est anglais, l'autre français. Les autres sont en majorité britanniques (une femme et trois hommes dont deux frères), un hollandais et un suisse, plus un écossais qui ne veut surtout pas être confondu avec les anglais, bien qu'il partage avec eux la Reine dont le portrait en pied préside à nos repas. Et moi, troisième français. Tout le monde parle anglais, sauf les trois français quand ils se trouvent seuls. Encore que... Je crois que nous finirons aussi par ne plus parler qu'anglais entre nous.
Les francais, en voyage, parlent de ce qu'ils ont mangé, les anglais, eux, parlent de leurs voyages. Si l'on additionnait les pays visités par cette poignée de personnages je crois qu'il n'en manquerait pas beaucoup sur la mappemonde. C'est pour l'instant le principal, voire même l'unique, sujet de conversation. La gagnante à ce jeu est sans conteste la doyenne de notre groupe, Elizabeth, 77 ans et plein d'allant, qui en est à son huitième tour du monde en cargo dont trois sur ce même navire. Avec onze traversées du canal de Suez à son actif. Elle habite l'île de Man qu'elle trouve en hiver trop froid, venteux et humide. Alors direction les tropiques en prenant son temps.
Portraits des autres plus tard...
Nous avons perdu de vue les côtes de France cette nuit après le départ du Havre, il n'y a plus que de l'océan autour, sauf plein de vilains porte-conteneurs qui nous dépassent tous, le Tikeibank n'aura pas le ruban bleu. Le commandant nous a expliqué qu'il n'utilisait qu'un moteur sur deux, l'autre ne servant que dans les zones de piratage actif. Ce qui me laisse sceptique car même avec deux moteurs en marche je doute fort des performances de notre vieux sabot (lancé en 1955) contre les hors-bord puissants utilisés par les pirates.
Aujourd'hui le temps est magnifique, mer presque calme, vent de force 5 sur l'échelle de Beaufort (science toute nouvelle pour moi malgré une écoute assidue de la météo marine, considérée jusqu'ici comme un exemple de poésie hermétique mais délicieuse à entendre), il y a de jolis moutons sur la surface de l'eau, les anglais disent des "white horse".

1 commentaire:

Unknown a dit…

Ce commencement me fait irrésistiblement penser à un début de roman d'Agatha Christie. J'espère que tu n'auras pas à jouer les Miss Marple ou Hercule Poirot. Aujourd'hui, 22 novembre tu dois être au beau milieu de l'Atlantique. Sais tu que sous tes pieds, ton cargot, l'Océan, tu survoles (surnages ?) une grande chaîne de montagnes avec des volcans: la ride médio atlantique. Elle nous éloigne progressivement des Amériques depuis des millions d'années. Ceci se fait approximativement avec la même vitesse que mettent nos ongles à pousser. Really ? That's incredible !!!.
Aller à Bientôt cher Hercule Marple.
Amitiés
Didier