Un jour complet en mer, il y avait un certain temps que cela ne nous était pas arrivé. Après Rabaul-la-grise nous avons fait escale à Kimbe, autre ville de la même île. Rien de spécial à en dire, sinon que j'ai vu un énorme crocodile dans une cage, la voisine étant cyniquement occupée par des centaines de canards.
Entre les deux un vague treillage seulement. Alors, au choix :
1) le crocodile a déjà mangé tellement de canards qu'il en a marre et ne les regarde même plus ?
2) c'est le seul crocodile végétarien au monde ?
3) il s'agit d'un test philosophique sur l'union des contraires, genre yin et yang ?
Pendant ce temps le cargo pompait des milliers de tonnes d'huile de palme.
Je profite de ce moment suspendu pour vous parler de mes lectures. L'espace-temps local se partage en deux :
- dans ma cabine je lis ce que j'ai stocke sur mon ordinateur avant le départ, donc de la vieillerie en libre-accès : Balzac, Dumas, Hugo, Verne et les autres, ces géants de la littérature. Pour les bretons qui ne l'auraient pas encore lu je recommande instamment "1793" du cher vieux Victor, quel souffle, quel génie des mots et de l'assemblage des mots les plus tragiques !
- sur les ponts, au soleil ou à l'abri selon le temps, les "vrais livres", presque tous sur les grandes horreurs de notre petit monde contemporain. En vrac John Le Carré et la paranoïa anti-terroriste, Roberto Saviano et le règne de la Camorra, Eric Schlosser et la gangrène du Fast-Food, Littel père sur la CIA ou fils sur le nazisme tranquille, n'en jetez plus, l'océan est plein...
Un rayon de rire au travers de tant de sombres nuées littéraires : PG Wodehouse et son inimitable Jeeves, caustique description de la "bonne" société anglaise d'avant-guerre. Mais quand je regarde mon îlot britannique ambulant, je constate que les sociétés archaïques ont bien des survivances, pas seulement chez les papous.
mardi 27 janvier 2009
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